Je vous propose désormais sur le blog de Writer Forever une nouvelle série de billets : des interviews d'auteurs expatriés ayant publé un livre traitant dela vie à l'étranger, de l'expatriation ou d'un pays dans lequel ils ont vécu. Il peut s'agir de roman, de témoignages, de fragments de vie, de livre jeunesse ou d'un tout autre genre à partir du moment ou il traite de cette problématique particulière. Ces auteurs nous parlerons des raisons qui les ont poussé(e)s à écrire leur ouvrage, de leur processus d'écriture, de la manière dont ils l'ont publié et de leur stratégie de promotion.
Aujourd'hui, je vous propose de rencontrer Cécile Gylbert, l'auteur de Les enfants expatriés : enfants de la Troisième Culture, aux Éditions du Net. Un sujet qui en tant que maman multi-expatriée me tient particulièrement à coeur.
Bonjour. Je m’appelle Cécile Gylbert. Je suis consultante en interculturel et en mobilité internationale. J’ai vécu plusieurs expatriations (Équateur, Espagne, Mexique et Chine). Je vis actuellement au Mexique. Je suis mariée et j’ai trois enfants.
Pourriez-vous m’en dire un peu plus à propos de votre livre Les enfants expatriés : enfants de la Troisième Culture ? De quoi parle-t-il ?
Les enfants expatriés: enfants de la Troisième Culture parlent de nos enfants et des adultes qu'ils deviendront. Avoir passé son enfance en expatriation, avoir déménagé plusieurs fois d'un pays à un autre, avoir côtoyé des cultures et des gens différents, s'être adapté à des situations déroutantes ou insolites, avoir dû communiquer en plusieurs langues n'est pas neutre dans le développement émotionnel, psychologique et culturel d'un enfant. Naturellement, cela le conduit à acquérir des aptitudes particulières et à surmonter des obstacles peu communs.
Progressivement il s'inscrit dans un mode culturel qui n'est ni celui de son pays d'origine, ni celui des différents pays d'accueil dans lequel il a vécu. Ce mode culturel est appelé Troisième Culture.
Cet ouvrage tente d'expliquer les fondements de cette Troisième Culture mais aussi son fonctionnement et son cadre. L'appartenance à la Troisième Culture, qui rassemble la majorité des enfants expatriés, est à la fois un atout et une source de difficultés à surmonter.
À qui s’adresse votre livre ?
Ce livre s'adresse aux parents d'enfants expatriés qui souhaitent accompagner leurs enfants dans cette enfance atypique pour les aider à en maximiser les bénéfices tout en en déjouant les pièges.
Il s'adresse également aux Adultes de la Troisième Culture, des adultes qui ont vécu cette enfance multiculturelle et mobile. L'ouvrage leur permet de prendre conscience de nombreux éléments de leur parcours qui ont souvent des répercussions à l'âge adulte. La Troisième Culture est un privilège si l'on en mesure les bienfaits comme les écueils.
Pourquoi avez-vous écrit ce livre ?
Après m'être rendue compte que cette vie en expatriation avait un impact considérable sur le développement psychologique, émotionnel et comportemental de mes enfants, j'ai commencé à étudier le concept de Troisième Culture, déjà analysé par les américains David Pollock et Ruth Van Reken. Après sept ans d'études sur ce thème, Il m'a semblé naturel de partager cette connaissance de la Troisième Culture avec d'autres parents expatriés francophones. J'ai organisé plusieurs ateliers mais l'écriture d'un livre s'est rapidement imposée comme le meilleur moyen de faire connaître cette Troisième Culture, qui est réellement celle des enfants élevés en expatriation.
Combien de temps cela vous a-t-il pris pour écrire ce livre, de l’idée à sa finalisation ?
L'écriture du livre, du premier brouillon à la publication, a pris un an. Bien sûr il y a eu des périodes de travail plus intenses que d'autres, il y a eu aussi des périodes de doute ou de "baisse de rythme" mais j'ai généralement tenté d'être régulière dans la rédaction.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pendant l’écriture de ce livre ? Comment les avez-vous surmontées ?
La plus grande difficulté pour moi a été de travailler dans la clarté sans tomber dans la simplification excessive. Le thème de la Troisième Culture est complexe, multifacette et souvent méconnu. Je souhaitais que le livre soit clair, accessible mais complet. C'est sans doute ce qui m'a demandé le plus d'investissement.
Le plus long fut de finaliser le livre. Organiser les idées et écrire furent relativement fluides. En revanche, les nombreuses relectures, corrections et re-corrections m'ont semblé le parcours du combattant. Cela n'en finissait plus : il manquait toujours un accent, une virgule, une majuscule ! Sauter le pas et se dire "Ça y es t! Il est terminé" est une étape qui m'a beaucoup couté.
La mise en page, avec le concours de la maison d'édition, fut également plus longue que je ne l'imaginais. Heureusement, mes interlocuteurs aux Éditions du Net ont été compréhensifs.
Comment avez-vous trouver une illustratrice et un designer pour votre couverture de livre ?
Mon fils a beaucoup d'idées et un ami designer nous a aidé à élaborer la couverture.
Comment avez-vous procéder pour publier votre livre ?
Lorsque j'ai pris la décision que mon livre était terminé, j'ai souhaité que tout aille vite pour la publication. J'ai contacté de nombreuses maisons d'édition classiques qui m'ont toutes donné un délai de 6 mois pour savoir si le livre les intéressait ou pas. J'ai contacté les Éditions du Net, une maison d'édition en ligne, qui a accepté mon ouvrage en quinze jours. J'ai aimé leur réactivité, leur disponibilité. Il ne s'agit pas de publication à compte d'auteur ou d'auto-publication mais tout simplement d'une forme d'édition moins connue. La publication est gratuite en format papier et numérique et la distribution se fait via la Fnac, Amazon, Chapitre ainsi que par le réseau de libraires Dilicom.
Comment assurez-vous la promotion de votre livre ?
La seule contrainte de mon éditeur est qu'il n'offre pas (ou peu) de support à la promotion. J'ai donc contacté divers organismes liés à l'expatriation pour faire connaître le livre. De nombreuses librairies françaises à l'étranger ont répondu favorablement au référencement de l'ouvrage. J'ai également contacté plusieurs sites et blogs d'expatriation. Certains, comme vous, m'ont fait l'honneur d'une interview ou d'un article. Cela contribue peu à peu à faire connaitre le livre.
Quelle est la meilleure méthode selon vous pour promouvoir un livre ? Dans votre cas, qu’est-ce qui fonctionne le mieux ?
Dans la mesure où le livre concerne les expatriés, une promotion classique ne fonctionne pas. Les librairies en France ne sont pas intéressées et les séances de dédicace ou de promotion in situ compliquées à organiser. Les lecteurs et les distributeurs se trouvant repartis sur la planète, le courriel est finalement la solution la mieux adaptées pour moi. Je peux ainsi facilement joindre un exemplaire PDF et une présentation de l'ouvrage.
Que vous a apporté la rédaction et la publication de ce livre ?
Deux grandes satisfactions : l'aboutissement d'un projet et le partage de mes connaissances du monde de la Troisième Culture. J'espère vraiment que ce livre aidera de nombreux parents expatriés à mieux appréhender le développement de leurs enfants. Connaître la Troisième Culture a été très favorable à notre famille tant dans la compréhension les uns des autres que dans l'enrichissement et le respect mutuel. Je souhaite sincèrement que ce livre contribue aux mêmes bénéfices dans de nombreuses familles.
Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaite écrire un livre ?
De la volonté, de la persévérance et de l'enthousiasme. D'un point de vue pratique, je conseillerais d'écrire régulièrement (même peu parfois) en se fixant des objectifs comme terminer un paragraphe, une partie ou un chapitre. Je n'aurais pas la prétention de me considérer écrivain (j'ai trop d'admiration pour eux) mais je pense que la constance est un allié précieux quel que soit le style d'ouvrage que l'on rédige.
Enfin, où peut-on se procurer votre livre ?
Il est disponible sur Amazon, à la Fnac, dans de nombreuses librairies françaises à l'étranger et sur le site des Éditions du Net.
Merci Cécile.
Vous pouvez aussi suivre Cécile Gylbert sur sa page Facebook Troisième Culture.
Crédits photos : Cécile Gylbert.