By Véronique MARTIN-PLACE on Monday, 02 November 2015
Category: Mon quotidien d'auteur

Flash-back sur la rédaction de mon premier roman jeunesse

Aujourd’hui, je souhaite partager avec vous la manière dont j’ai travaillé pour écrire mon premier roman jeunesse.

L’objectif n’est pas de vous donner une méthode de travail loin s’en faut, mais simplement de partager la manière dont je m’y suis prise. Ainsi, vous pourrez, je l’espère, tester certaines astuces et les reprendre à votre compte si vous le souhaitez. En effet, s’il n’y a pas de recette unique et prête à l’emploi pour écrire un livre (sinon, ce serait trop facile), il peut être utile selon moi de savoir comment d’autres auteurs s’y prennent afin de progresser, de tester et aussi de rester motivée. 

Pour ce projet, la phase de préparation ou plutôt de maturation a été longue. En effet, j’ai eu l’idée de ce livre jeunesse sur l’expatriation en 2009 alors que je vivais aux Etats-Unis. Au départ, il s’agissait d’un projet d’album jeunesse. J’ai décidé de lire beaucoup sur le sujet avant de me lancer et du coup, je peux dire rétrospectivement que j’ai perdu de vue l’objectif initial de mon projet. J’ai lu. Beaucoup. J’ai écrit sur le sujet. Énormément, notamment sur mon blog Expat Forever. J’ai pris des détours, écrit un autre livre (Finding Your Feet In Chicago), fait des conférences et partager mon expérience de maman expatriée. Je crois que les recherches, les lectures, l’écriture d’un autre livre en lien avec ce projet initial était une manière de le repousser. De me préparer toujours un peu plus. Je ne me sentais pas prête. Je ne m’autorisais pas écrire ce roman qui pourtant était toujours là dans mon esprit et dont j’avais une idée assez précise. 

C’est seulement en 2014 que j’ai commencé à sentir que j’étais prête, que je pouvais le faire. L’élément déclencheur a été ma participation à un atelier d’écriture jeunesse à distance. Il m’a aidé à me projeter dans un projet au long court. Mais surtout, j’y ai rencontré mon binôme, ma partenaire d’écriture, Séverine.

A l’issue de cet atelier d'écriture jeunesse à distance auquel nous avions toutes les deux participées, Séverine et moi avons décidé de continuer à travailler ensemble. D’abord en reprenant certains textes écrits lors de l’atelier puis à l’automne 2014 en décidant de nous atteler chacune de notre côté (j’étais en Chine, elle en France) à un projet de roman jeunesse. Nous avions chacune nos projets d’écriture et nous avons partagé une méthode : 

  1. la mise en place d’un planning de travail, des dates limites de remise de chapitres et des RDV réguliers sur Skype pour se soutenir mutuellement ;
  2. la lecture de nos projets respectifs : je lisais ses chapitres, elle lisais les miens.
  3. la rédaction de retours honnêtes et bienveillants sur nos productions respectives.

En parrallèle, j’ai tenu un journal d’écriture spécifique à ce roman. Il était important pour moi de savoir où j’en étais émotionnellement tout au long de ce projet afin que mon personnage principal n’en ressente pas les effets. Ce journal était aussi un moyen de centraliser et de canaliser toutes mes idées qui venaient de toute part. Car comme l’a dit Erasmus, "Le désir d'écrire grandit en écrivant » et c’est ce que j’ai ressenti tout au long de ce processus créatif. 

Ce journal m’a aussi permis de me fixer des objectifs quotidiens, de recenser le nombre de mots écrits par jour, de réaliser que je pouvais écrire vite, mieux et plus chaque jour, de découvrir que je pouvais rédiger un chapitre en cinq jours ! 

Bien sûr, il y a eu des hauts et des bas. Cela n’a pas été le nirvana chaque jour d’autant que j’ai du par la force des choses faire des pauses en raison de notre départ de Chine et de toute la préparation logistique que cela impliquait. Ce journal d’écriture et le soutien indéfectible de Séverine m’ont permis de terminer le premier jet du roman dans un laps de temps raisonnable selon moi, à savoir 10 mois (avec un déménagement à l’international au milieu). 

Avant de m’attaquer à la phase de relecture  et de réécriture, j’ai laissé reposer mon manuscrit un peu moins d’un mois, ce qui a correspondu à ma phase de réinstallation en France. Je ne pouvais tout simplement pas tout faire en même temps. Cela m’a paru long et court à la fois, mais c’était une étape nécessaire pour aborder le travail de relecture de manière sereine.

Là encore, je me suis posée un deadline : je devais avoir terminé pour le 30 septembre.  Mission accomplie avec quelques jours d’avance ! Je dois bien l'avouer : j’étais très fière de moi !!

Car comme pour la phase de préparation ou de recherche, il faut aussi savoir s’arrêter de relire et de réécrire son travail. Un livre n’est jamais terminé. Un texte peut toujours être amélioré. Mais à un moment donné, l’auteur doit lâcher prise. Le manuscrit doit vivre une autre vie. Il doit être lu et apprécié par d’autres yeux. Car après tout, c’est pour les autres qu’on écrit, n’est-ce pas ?

  1. se poser des limites sur la phase de préparation et de recherches est essentiel sinon on ne passe jamais à l’action : écrire ! Et c’est bien cela l’objectif, non ?
  2. la régularité au quotidien paie : même si on écrit seulement 30 minutes ou 200 mots, c’est toujours cela de pris. On avance et on maintient un niveau de satisfaction suffisant pour continuer à aller de l’avant et c’est ça qui compte.
  3. travailler en binôme même si ce n’est pas sur le même projet  (et c’est d’ailleurs beaucoup mieux que chacun ait son projet) permet de se sentir soutenu, d’avancer et de progresser. C’est un échange gagnant pour chacun des auteurs.
  4. tenir un journal d’écriture dédié au projet rédactionnel en cours permet de garder le cap, de conserver une trace de ce que l’on fait au quotidien, comme l’anthropologue ou le sociologue et son journal de terrain. Il devient aussi très utile aussi au moment de la phase de relecture  et de réécriture afin de valider certaines idées, de les intégrer ou parfois de les supprimer, de mettre en parallèle son humeur le jour où l’on écrivait et les sentiments du personnage et donc de rééquilibrer le tout si nécessaire. 

Vous êtes en train d’écrire un livre ? Partagez dans les commentaires votre approche, vos astuces, vos trucs pour arriver à votre fin.

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