Sur le blog de Writer Forever, je publie des articles et des vidéos sur les thèmes suivants : mon quotidien d’auteur, mes conseils en écriture, des interviews d’écrivains, la créativité au quotidien. Je partage aussi avec vous certains de mes textes, mon point de vue sur mes lectures et mon actualité du moment.
Une fois par mois, je vous propose sur le blog de Writer Forever une interview d'auteurs expatriés ayant publé un livre traitant de la vie à l'étranger, de l'expatriation ou d'un pays dans lequel ils ont vécu. Il peut s'agir de roman, de témoignages, de fragments de vie, de livre jeunesse ou d'un tout autre genre à partir du moment ou il traite de cette problématique particulière. Ces auteurs nous parlerons des raisons qui les ont poussé(e)s à écrire leur ouvrage, de leur processus d'écriture, de la manière dont ils l'ont publié et de leur stratégie de promotion.
Aujourd'hui, je vous propose de rencontrer Nathalie Desormeaux, auteur d'Une Saison Japonaise dont l'action se déroule bien évidemment au pays du soleil levant, un pays que j'ai découvert avec bonheur en 2014. Vous pouvez par ailleurs lire ce que j'ai pensé du livre de Nathalie sur la page "critiques de livre" de ce site.
Bonjour Nathalie. Pourriez-vous m'en dire un peu plus sur vos parcours personnel et professionnel ?
Bonjour Véronique.
J’ai découvert l’Asie lorsque j’étais étudiante aux Langues’Ô et que je suis partie en stage à Tokyo. J’ai ensuite été expatriée plusieurs fois pour raisons professionnelles, en particulier pour le Printemps à Séoul. J’ai poursuivi ma carrière en France où j’ai créé une société de d’ameublement et de décoration pour enfants. Je vis maintenant en Loire Atlantique, en face de l’océan, ou j’essaie de reprendre l’écriture !
Pourriez-vous m’en dire un peu plus à propos de votre livre ? Pouvez-vous expliquer de quoi parle votre livre en quelques phrases ?
Une Saison Japonaise est un roman qui parle des difficultés de l’expatriation, de la perte des repères que l’on éprouve quand on arrive dans un pays d’une culture très différente, avec en plus des problèmes de langue, à travers l’histoire d’une jeune française expatriée à Tokyo en 1978.
J’ai situé le roman dans ces années-là car à cette époque-là le téléphone coûtait une fortune, il n’y avait pas d’internet ni même de fax, le sentiment d’éloignement était encore plus fort.
À qui s’adresse votre livre ?
A tous ceux qui n’ont jamais été expatriés, pour leur montrer des expériences qu’ils ignorent, et à tous ceux qui l’ont été, pour qu’ils retrouvent des expériences vécues !
A tous ceux qui ne connaissent pas le Japon, pour leur donner envie de le découvrir, et à tous ceux qui le connaissent pour leur rappeler de bons (ou mauvais) souvenirs !
A tout le monde donc, c’est un roman qui s’adresse à tous ceux qui aiment qu’on leur raconte une histoire…
Pourquoi avez-vous écrit ce livre ? Qu’est-ce qui vous a poussé à l’écrire ?
Je portais en moi l’envie d’écrire depuis longtemps, et j’avais particulièrement envie de construire une histoire autour des rapports d’un(e) expatrié(e) et de son interprète : dans les pays où la barrière de la langue est infranchissable et la présence d’un interprète nécessaire en permanence, la relation entre ces deux personnes prend une importance primordiale. L’interprète est la clef incontournable de la vie professionnelle et parfois aussi privée.
Je suis partie de là, puis l’histoire s’est étoffée…Je n’avais pas d’idée très précise de la structure du livre avant d’arriver au milieu environ !
Et puis j’avais envie de parler du Japon : j’ai découvert ce pays à vingt ans et il m’a profondément marquée. Ce qui est drôle, c’est que les ressentis que j’ai éprouvés il y a plus de trente ans sont les mêmes que ceux qu’éprouvent les expatriés aujourd’hui.
Quels ont été vos processus d’écriture, de l’idée à sa finalisation ? Combien de temps cela vous a t’il pris ?
L’idée, je l’avais depuis longtemps ; j’ai profité d’un moment de disponibilité dans ma vie pour la mettre à exécution. Ma première démarche a été de réunir le maximum de documentation : mes souvenirs du Japon étaient anciens, je me suis employée à les rafraîchir et à lister tout ce dont j’avais envie de parler.
J’ai ensuite écrit de façon décousue, en fonction de mon emploi du temps, avec la difficulté de « raccrocher » chaque fois qu’une période un peu longue s’imposait entre deux phases d’écriture. J’ai même pensé abandonner quand je suis restée plusieurs mois sans reprendre mon manuscrit, mais sa relecture m’a encouragée à poursuivre. Je suis finalement allée à plusieurs reprises « en résidence » chez des amis, dans une maison isolée, où j’ai trouvé la concentration nécessaire pour avancer puis finir.
J’ai ensuite accordé une grande importance au travail de relecture et d’homogénéisation.
Au total, je dirais un tiers de préparation, un tiers d’écriture et un tiers de relecture, le tout sur trois ans environ.
Quelle(s) difficulté(s) avez-vous rencontré pendant l’écriture de ce livre ? Comment les avez-vous surmontées ?
La principale difficulté, à part le côté décousu dont j’ai déjà parlé, est venue du fait que j’avais décidé d’écrire à la première personne. Ce livre n’est pas une autobiographie - j’étais étudiante et j’avais vingt ans quand j’ai vécu à Tokyo alors que Sophie, mon héroïne en a trente et travaille - et j’ai eu du mal au début à trouver la bonne distance entre elle et moi. Et puis un jour elle a pris le pouvoir, je suis incapable de dire comment. Je ne le croyais pas, mais je l’ai éprouvé, il arrive que les personnages s’émancipent de l’auteur, et c’est grisant !
Comment avez-vous trouvé une illustratrice et un designer pour votre couverture de livre ?
J’ai conçu moi-même la couverture, mais si besoin ma maison d’édition fournit une aide.
Comment avez-vous procédé pour publier votre livre ?
Quand j’ai eu fini le travail de correction, j’ai fait lire mon manuscrit à une dizaine de personnes qui m’ont convaincue de tenter l’aventure. J’ai d’abord fait le tour des maisons d’éditions les plus connues : quand on habite Paris, c’est facile, elles sont toutes les unes à côté des autres, ça évite les frais de poste !
Je n’ai reçu que des réponses négatives, mais assorties d’encouragements, et cela m’a donné envie de ne pas laisser tomber.
Pourquoi avez-vous choisi de vous auto-publier ?
Je ne me sentais pas le courage de contacter de nouveaux éditeurs et, en me renseignant sur l’auto publication, j’ai découvert les Éditions Hélène Jacob qui démarraient leur activité. C’est une association, créée par deux écrivains qui s’auto-publiaient et qui ont décidé de mettre leur expérience au service de nouveaux auteurs. Ils ont immédiatement accepté de me publier et la collaboration a été facile et fructueuse. Ils font un vrai boulot de pro et c’est très réconfortant d’être accompagnée, surtout quand comme moi on n’est pas très à l’aise avec le numérique. Donc je ne suis pas auto-publiée, pas non plus publiée à compte d’auteur, mais éditée !
Comment assurez-vous la promotion de votre livre ? Quelle est votre stratégie de promotion ?
C’est la partie la plus difficile. Les Éditions Hélène Jacob font une partie du boulot, mais plus l’auteur s’engage et meilleurs sont les résultats. Je ne suis pas utilisatrice moi-même des réseaux sociaux alors que c’est un outil qui est devenu incontournable, et chez EHJ ils sont beaucoup plus efficaces que moi ! J’ai joué sur le bouche à oreille et demandé aux lecteurs de laisser un commentaire sur Amazon : j’en ai eu rapidement plusieurs et je crois que c’est ce qui a fait démarrer les ventes.
Que vous ont apporté la rédaction et la publication de ce livre ?
Que du bonheur ! Et une grande émotion quand arrive le premier exemplaire …
La période de rédaction a vraiment été une découverte, je ne m’étais jamais engagée dans un travail au long cours comme ça. Il faut accepter de ne pas toujours être productif, d’avoir des moments de « non-écriture », le livre mûrit à l’intérieur et d’un seul coup ça repart, enrichi de ce temps d’attente.
Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaite écrire un livre ?
De ne pas hésiter, de se lancer sans s’auto juger : on se trouve toujours très mauvais quand on se relit, il faut être indulgent avec soi-même. Et quand on pense avoir fini l’histoire, laisser reposer - comme en cuisine ! - avant d’entreprendre la relecture et les corrections.
Enfin, où peut-on se procurer votre livre ?
En format papier sur Amazon, et en numérique sur Amazon, la Fnac et sur le site des Editions Hélène Jacob.
Merci Nathalie !
Vous pouvez aussi suivre la page Facebook du livre Une Saison Japonaise.
Crédits photos : Nathalie Desormeaux
Commentaires