Sur le blog de Writer Forever, je publie des articles et des vidéos sur les thèmes suivants : mon quotidien d’auteur, mes conseils en écriture, des interviews d’écrivains, la créativité au quotidien. Je partage aussi avec vous certains de mes textes, mon point de vue sur mes lectures et mon actualité du moment.
Vendredi 9 octobre, j’ai assisté à la journée professionnelle autour de la littérature jeunesse en région, organisée par Mobilis, le pôle régional de coopération des acteurs du livre et de la lecture en Pays de la Loire.
La journée s’est déroulée autour de quatre ateliers mais je n’ai pu assister qu’à trois d’entre eux :
L’illustratrice Lucie Vandevelde et l’éditrice Angeline Chusseau des éditions Les Minots, nous ont fait part de leur parcours et du travail collaboratif entre auteur / illustrateur / éditeur.
Angéline Chusseau, elle-même auteur, a créé sa maison d’édition Les Minots en 2012. Elle a expliqué qu’il s’agissait d’un projet muri pendant plus de deux ans en explorant la concurrence et en rencontrant les imprimeurs afin de déterminer clairement ce qu’elle voulait faire. En parallèle, elle avait un projet éditorial (un album jeunesse) qui avait de bons retours de la part des éditeurs mais qui ne se concrétisait pas. C’est avec ce projet qu’elle a créé sa maison d’édition sur la base d’une ligne éditoriale réfléchie : elle souhaitait publier des textes poétiques, rythmés avec un imaginaire fort. Elle avait aussi énormément réfléchi aux formats de ces albums : elle souhaitait se limiter aux formats à la française, à l’italienne et à l’allemande.
Angéline Chusseau a eu un véritable coup de coeur pour le travail de l’illustratrice Lucie Vandevelde. Elle lui a demandé de réaliser les illustrations du site internet des éditions Les Minots. Aujourd’hui, Lucie est devenue une des illustratrices phares des Minots. Angeline et Lucie ont ainsi édité et collaboré sur cinq albums jeunesse.
Quant à leur manière de travailler, elles ont toutes les deux précisées qu’il s’agit de beaucoup d’échange et d’écoute autour de chaque projet entre l’illustrateur, l’auteur, l’éditeur et le graphiste. L’éditeur a aussi un rôle d’accompagnateur dans les moments de doute de l’illustrateur : il guide, il réoriente, il encourage.
Puis, les deux protagonistes nous ont parlé de chacun des albums jeunesse sur lesquels elles ont travaillé ensemble. Pour en savoir plus, je vous encourage à visiter le site internet des éditions Les Minots.
Christine Morault des éditions MeMo, implantées à Nantes, a expliqué à l’auditoire comment leurs livres, à mi-chemin entre albums jeunesse et livres d’art, étaient produits.
Elle a parlé des contraintes techniques, des manières différentes de travailler des auteurs-illustrateurs, des choix de papier, etc … Il en ressort que les éditions Memo sont de véritables artisans / artistes qui produisent des livres uniques, et qui parfois, comme l’a expliqué Christine Morault coûtent plus chers à fabriquer qu’ils ne rapportent. Ainsi certains livres édités qui se vendent bien servent à financer d’autres projets moins rémunérateurs, comme la collection Classiques étrangers pour tous ou la collection Les grandes rééditions.
La particularité de cette maison d’éditions fait que certains auteurs-illustrateurs préfèrent travailler de manière exclusive avec elle.
Certains albums de MeMo ont circulé dans la salle et ils sont uniques dans leurs formats, leurs supports et leurs illustrations.
Muriel Romans d’Histoires à partager et Marion Berthaut de Mobidys ont présenté leurs projets respectifs en direction des lecteurs dyslexiques, trop souvent oubliés par l’édition jeunesse en général.
Muriel Romans, orthophoniste, nous a expliqué concrètement avec des visuels comment et pourquoi les jeunes dyslexiques abandonnent vite la lecture si on leur propose des livres classiques. C’est pourquoi dans le cadre de l’association Histoires à partager, une collection de livres adaptés aux besoin des dys a été créée afin de leur donner le goût de la lecture et aussi accès à la littérature. Et cela fonctionne !
Marion Berthaut a présenté son projet de livres électroniques sur tablette pour ce public cible. Une version moderne adaptée à un jeune lectorat en difficulté. L’application permet de lire des livres sur tablettes avec des « béquilles » de lecture, facilitant l’autonomie de l’enfant dans sa lecture. Ce projet cible les professionnels (othoponistes, enseignants) mais a besoin de financement.
Je n’ai malheureusement pas pu assister à cet atelier car il était trop tard et j’avais un train à prendre.
Voici néanmoins le texte de présentation de l’atelier :
« Les bibliothécaires, professionnels de la petite enfance et médiateurs du livre membres du comité de lecture du Petit Dévoreur réalisent chaque année une sélection d’une soixantaine de titres. Présentation d’un travail collectif original. »
Intervenants : Célia Fouquet-Choplin (BDS), Sophie Rouyer (Médiathèque et archives du Mans) et Chantal Tuffier (Médiathèque Louis-Aragon).
Pour terminer deux remarques personnelles :
- le public de cette journée professionnelle était exclusivement féminin.
- cet événement m’a permis de récolter des documents précieux dont entre autres le Répertoire des éditeurs en Pays de la Loire et l’Annuaire 2015 du livre jeunesse en pays de la Loire. Deux petits livrets qui je pense vont m’être extrêmement utiles à l’avenir.
NDLR : L'image qui illustre ce billet est l'affiche utilisée par Mobilis à l'occasion de cette journée.
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