Le blog de Writer Forever

Sur le blog de Writer Forever, je publie des articles et des vidéos sur les thèmes suivants : mon quotidien d’auteur, mes conseils en écriture, des interviews d’écrivains, la créativité au quotidien. Je partage aussi avec vous certains de mes textes, mon point de vue sur mes lectures et mon actualité du moment.

Que gagnent les auteurs jeunesse ? Zoom sur l’opération marque-pages

À la veille de mon déplacement professionnel à Paris au Salon du Livre et de la Presse Jeunesse pour rencontrer des maisons d’éditions, j’ai envie de parler d’une initiative de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse : l’opération marque-pages. 

Comme le fait remarquer très justement la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse, « la littérature jeunesse est un secteur de l’édition florissant (près d’un livre vendu sur cinq est un livre jeunesse), or les auteurs en vivent de plus en plus mal. ». Et de continuer, en précisant chiffre à l’appui que « la part moyenne des droits d’auteur en littérature jeunesse est de 6%, à partager entre auteur et illustrateur pour les albums, lorsqu’elle est de 10% en littérature adulte et en BD. »

De manière très concrète, cela signifie que :

  • un auteur-illustrateur gagne 0,90 € sur un livre vendu à 15€, charges non comprises !
  • et que par conséquent, si vous n’êtes « que » auteur ou « que » illustrateur et que donc vous travaillez en binôme sur un projet d’album qui sera vendu 15 €, vous ne toucherez que 0,45€, charges non comprises !

Pour illustrer son propos, la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse a donc créé et mis en ligne des visuels plein d’humour sur la réalité économique et sociale des auteurs-illustrateurs jeunesse. Ils « indiquent la répartition des gains sur le prix du livre jeunesse dans la chaîne du livre ».

En bonne française, j’ai choisi celui de la baguette (mais j’aime aussi beaucoup tous les autres !) : 

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Pour en savoir plus, je vous encourage à lire l’article complet intitulé « Opération Marque-Pages » sur le site de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse. 

Cela fait vraiment réfléchir, vous ne trouvez pas ? Personnellement, cela ne m’empêchera de persister dans cette voie. Car écrire pour les enfants est ce qui me fait vibrer au quotidien !

Alors faites tourner et signez la pétition « Les auteurs jeunesse en danger » !

Merci.

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Flash-back sur la rédaction de mon premier roman jeunesse

Flash-back sur la rédaction de mon premier roman jeunesse

Aujourd’hui, je souhaite partager avec vous la manière dont j’ai travaillé pour écrire mon premier roman jeunesse.

L’objectif n’est pas de vous donner une méthode de travail loin s’en faut, mais simplement de partager la manière dont je m’y suis prise. Ainsi, vous pourrez, je l’espère, tester certaines astuces et les reprendre à votre compte si vous le souhaitez. En effet, s’il n’y a pas de recette unique et prête à l’emploi pour écrire un livre (sinon, ce serait trop facile), il peut être utile selon moi de savoir comment d’autres auteurs s’y prennent afin de progresser, de tester et aussi de rester motivée. 

  • La phase de préparation

Pour ce projet, la phase de préparation ou plutôt de maturation a été longue. En effet, j’ai eu l’idée de ce livre jeunesse sur l’expatriation en 2009 alors que je vivais aux Etats-Unis. Au départ, il s’agissait d’un projet d’album jeunesse. J’ai décidé de lire beaucoup sur le sujet avant de me lancer et du coup, je peux dire rétrospectivement que j’ai perdu de vue l’objectif initial de mon projet. J’ai lu. Beaucoup. J’ai écrit sur le sujet. Énormément, notamment sur mon blog Expat Forever. J’ai pris des détours, écrit un autre livre (Finding Your Feet In Chicago), fait des conférences et partager mon expérience de maman expatriée. Je crois que les recherches, les lectures, l’écriture d’un autre livre en lien avec ce projet initial était une manière de le repousser. De me préparer toujours un peu plus. Je ne me sentais pas prête. Je ne m’autorisais pas écrire ce roman qui pourtant était toujours là dans mon esprit et dont j’avais une idée assez précise. 

C’est seulement en 2014 que j’ai commencé à sentir que j’étais prête, que je pouvais le faire. L’élément déclencheur a été ma participation à un atelier d’écriture jeunesse à distance. Il m’a aidé à me projeter dans un projet au long court. Mais surtout, j’y ai rencontré mon binôme, ma partenaire d’écriture, Séverine.

  • La phase de rédaction

A l’issue de cet atelier d'écriture jeunesse à distance auquel nous avions toutes les deux participées, Séverine et moi avons décidé de continuer à travailler ensemble. D’abord en reprenant certains textes écrits lors de l’atelier puis à l’automne 2014 en décidant de nous atteler chacune de notre côté (j’étais en Chine, elle en France) à un projet de roman jeunesse. Nous avions chacune nos projets d’écriture et nous avons partagé une méthode : 

  1. la mise en place d’un planning de travail, des dates limites de remise de chapitres et des RDV réguliers sur Skype pour se soutenir mutuellement ;
  2. la lecture de nos projets respectifs : je lisais ses chapitres, elle lisais les miens.
  3. la rédaction de retours honnêtes et bienveillants sur nos productions respectives.

En parrallèle, j’ai tenu un journal d’écriture spécifique à ce roman. Il était important pour moi de savoir où j’en étais émotionnellement tout au long de ce projet afin que mon personnage principal n’en ressente pas les effets. Ce journal était aussi un moyen de centraliser et de canaliser toutes mes idées qui venaient de toute part. Car comme l’a dit Erasmus, "Le désir d'écrire grandit en écrivant » et c’est ce que j’ai ressenti tout au long de ce processus créatif. 

Ce journal m’a aussi permis de me fixer des objectifs quotidiens, de recenser le nombre de mots écrits par jour, de réaliser que je pouvais écrire vite, mieux et plus chaque jour, de découvrir que je pouvais rédiger un chapitre en cinq jours ! 

Bien sûr, il y a eu des hauts et des bas. Cela n’a pas été le nirvana chaque jour d’autant que j’ai du par la force des choses faire des pauses en raison de notre départ de Chine et de toute la préparation logistique que cela impliquait. Ce journal d’écriture et le soutien indéfectible de Séverine m’ont permis de terminer le premier jet du roman dans un laps de temps raisonnable selon moi, à savoir 10 mois (avec un déménagement à l’international au milieu). 

  • La phase de relecture et de réécriture

Avant de m’attaquer à la phase de relecture  et de réécriture, j’ai laissé reposer mon manuscrit un peu moins d’un mois, ce qui a correspondu à ma phase de réinstallation en France. Je ne pouvais tout simplement pas tout faire en même temps. Cela m’a paru long et court à la fois, mais c’était une étape nécessaire pour aborder le travail de relecture de manière sereine.

Là encore, je me suis posée un deadline : je devais avoir terminé pour le 30 septembre.  Mission accomplie avec quelques jours d’avance ! Je dois bien l'avouer : j’étais très fière de moi !!

Car comme pour la phase de préparation ou de recherche, il faut aussi savoir s’arrêter de relire et de réécrire son travail. Un livre n’est jamais terminé. Un texte peut toujours être amélioré. Mais à un moment donné, l’auteur doit lâcher prise. Le manuscrit doit vivre une autre vie. Il doit être lu et apprécié par d’autres yeux. Car après tout, c’est pour les autres qu’on écrit, n’est-ce pas ?

  • Ce que je retiens de cette expérience unique 
  1. se poser des limites sur la phase de préparation et de recherches est essentiel sinon on ne passe jamais à l’action : écrire ! Et c’est bien cela l’objectif, non ?
  2. la régularité au quotidien paie : même si on écrit seulement 30 minutes ou 200 mots, c’est toujours cela de pris. On avance et on maintient un niveau de satisfaction suffisant pour continuer à aller de l’avant et c’est ça qui compte.
  3. travailler en binôme même si ce n’est pas sur le même projet  (et c’est d’ailleurs beaucoup mieux que chacun ait son projet) permet de se sentir soutenu, d’avancer et de progresser. C’est un échange gagnant pour chacun des auteurs.
  4. tenir un journal d’écriture dédié au projet rédactionnel en cours permet de garder le cap, de conserver une trace de ce que l’on fait au quotidien, comme l’anthropologue ou le sociologue et son journal de terrain. Il devient aussi très utile aussi au moment de la phase de relecture  et de réécriture afin de valider certaines idées, de les intégrer ou parfois de les supprimer, de mettre en parallèle son humeur le jour où l’on écrivait et les sentiments du personnage et donc de rééquilibrer le tout si nécessaire. 

Vous êtes en train d’écrire un livre ? Partagez dans les commentaires votre approche, vos astuces, vos trucs pour arriver à votre fin.

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Journée professionnelle autour de la littérature jeunesse

Journée professionnelle autour de la littérature jeunesse

Vendredi 9 octobre, j’ai assisté à la journée professionnelle autour de la littérature jeunesse en région, organisée par Mobilis, le pôle régional de coopération des acteurs du livre et de la lecture en Pays de la Loire.

La journée s’est déroulée autour de quatre ateliers mais je n’ai pu assister qu’à trois d’entre eux : 

  • Façonner un catalogue

L’illustratrice Lucie Vandevelde et l’éditrice Angeline Chusseau des éditions Les Minots, nous ont fait part de leur parcours et du travail collaboratif entre auteur / illustrateur / éditeur. 

Angéline Chusseau, elle-même auteur, a créé sa maison d’édition Les Minots en 2012. Elle a expliqué qu’il s’agissait d’un projet muri pendant plus de deux ans en explorant la concurrence et en rencontrant les imprimeurs afin de déterminer clairement ce qu’elle voulait faire. En parallèle, elle avait un projet éditorial (un album jeunesse) qui avait de bons retours de la part des éditeurs mais qui ne se concrétisait pas. C’est avec ce projet qu’elle a créé sa maison d’édition sur la base d’une ligne éditoriale réfléchie : elle souhaitait publier des textes poétiques, rythmés avec un imaginaire fort. Elle avait aussi énormément réfléchi aux formats de ces albums : elle souhaitait se limiter aux formats à la française, à l’italienne et à l’allemande. 

Angéline Chusseau a eu un véritable coup de coeur pour le travail de l’illustratrice Lucie Vandevelde. Elle lui a demandé de réaliser les illustrations du site internet des éditions Les Minots. Aujourd’hui, Lucie est devenue une des illustratrices phares des Minots. Angeline et Lucie ont ainsi édité et collaboré sur cinq albums jeunesse. 

Quant à leur manière de travailler, elles ont toutes les deux précisées qu’il s’agit de beaucoup d’échange et d’écoute autour de chaque projet entre l’illustrateur, l’auteur, l’éditeur et le graphiste. L’éditeur a aussi un rôle d’accompagnateur dans les moments de doute de l’illustrateur : il guide, il réoriente, il encourage. 

Puis, les deux protagonistes nous ont parlé de chacun des albums jeunesse sur lesquels elles ont travaillé ensemble. Pour en savoir plus, je vous encourage à visiter le site internet des éditions Les Minots.

  • L’art de fabriquer des ouvrages pour les petits

Christine Morault des éditions MeMo, implantées à Nantes, a expliqué à l’auditoire comment leurs livres, à mi-chemin entre albums jeunesse et livres d’art, étaient produits.

Elle a parlé des contraintes techniques, des manières différentes de travailler des auteurs-illustrateurs, des choix de papier, etc … Il en ressort que les éditions Memo sont de véritables artisans / artistes qui produisent des livres uniques, et qui parfois, comme l’a expliqué Christine Morault coûtent plus chers à fabriquer qu’ils ne rapportent. Ainsi certains livres édités qui se vendent bien servent à financer d’autres projets moins rémunérateurs, comme la collection Classiques étrangers pour tous ou la collection Les grandes rééditions. 

La particularité de cette maison d’éditions fait que certains auteurs-illustrateurs préfèrent travailler de manière exclusive avec elle. 

Certains albums  de MeMo ont circulé dans la salle et ils sont uniques dans leurs formats, leurs supports et leurs illustrations. 

  • L’édition adaptée pour la dyslexie

Muriel Romans d’Histoires à partager et Marion Berthaut de Mobidys ont présenté leurs projets respectifs en direction des lecteurs dyslexiques, trop souvent oubliés par l’édition jeunesse en général.

Muriel Romans, orthophoniste, nous a expliqué concrètement avec des visuels comment et pourquoi les jeunes dyslexiques abandonnent vite la lecture si on leur propose des livres classiques. C’est pourquoi dans le cadre de l’association Histoires à partager, une collection de livres adaptés aux besoin des dys a été créée afin de leur donner le goût de la lecture et aussi accès à la littérature. Et cela fonctionne !

Marion Berthaut a présenté son projet de livres électroniques sur tablette pour ce public cible. Une version moderne adaptée à un jeune lectorat en difficulté. L’application permet de lire des livres sur tablettes avec des « béquilles » de lecture, facilitant l’autonomie de l’enfant dans sa lecture. Ce projet cible les professionnels (othoponistes, enseignants) mais a besoin de financement. 

  • Présentation du petit dévoreur 2015

Je n’ai malheureusement pas pu assister à cet atelier car il était trop tard et j’avais un train à prendre. 

Voici néanmoins le texte de présentation de l’atelier : 

«  Les bibliothécaires, professionnels de la petite enfance et médiateurs du livre membres du comité de lecture du Petit Dévoreur réalisent chaque année une sélection d’une soixantaine de titres. Présentation d’un travail collectif original. »

Intervenants : Célia Fouquet-Choplin (BDS), Sophie Rouyer (Médiathèque et archives du Mans) et Chantal Tuffier (Médiathèque Louis-Aragon). 

Pour terminer deux remarques personnelles : 

- le public de cette journée professionnelle était exclusivement féminin.

- cet événement m’a permis de récolter des documents précieux dont entre autres le Répertoire des éditeurs en Pays de la Loire et l’Annuaire 2015 du livre jeunesse en pays de la Loire. Deux petits livrets qui je pense vont m’être extrêmement utiles à l’avenir. 

NDLR : L'image qui illustre ce billet est l'affiche utilisée par Mobilis à l'occasion de cette journée.  

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