Le blog de Writer Forever

Sur le blog de Writer Forever, je publie des articles et des vidéos sur les thèmes suivants : mon quotidien d’auteur, mes conseils en écriture, des interviews d’écrivains, la créativité au quotidien. Je partage aussi avec vous certains de mes textes, mon point de vue sur mes lectures et mon actualité du moment.

Que gagnent les auteurs jeunesse ? Zoom sur l’opération marque-pages

À la veille de mon déplacement professionnel à Paris au Salon du Livre et de la Presse Jeunesse pour rencontrer des maisons d’éditions, j’ai envie de parler d’une initiative de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse : l’opération marque-pages. 

Comme le fait remarquer très justement la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse, « la littérature jeunesse est un secteur de l’édition florissant (près d’un livre vendu sur cinq est un livre jeunesse), or les auteurs en vivent de plus en plus mal. ». Et de continuer, en précisant chiffre à l’appui que « la part moyenne des droits d’auteur en littérature jeunesse est de 6%, à partager entre auteur et illustrateur pour les albums, lorsqu’elle est de 10% en littérature adulte et en BD. »

De manière très concrète, cela signifie que :

  • un auteur-illustrateur gagne 0,90 € sur un livre vendu à 15€, charges non comprises !
  • et que par conséquent, si vous n’êtes « que » auteur ou « que » illustrateur et que donc vous travaillez en binôme sur un projet d’album qui sera vendu 15 €, vous ne toucherez que 0,45€, charges non comprises !

Pour illustrer son propos, la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse a donc créé et mis en ligne des visuels plein d’humour sur la réalité économique et sociale des auteurs-illustrateurs jeunesse. Ils « indiquent la répartition des gains sur le prix du livre jeunesse dans la chaîne du livre ».

En bonne française, j’ai choisi celui de la baguette (mais j’aime aussi beaucoup tous les autres !) : 

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Pour en savoir plus, je vous encourage à lire l’article complet intitulé « Opération Marque-Pages » sur le site de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse. 

Cela fait vraiment réfléchir, vous ne trouvez pas ? Personnellement, cela ne m’empêchera de persister dans cette voie. Car écrire pour les enfants est ce qui me fait vibrer au quotidien !

Alors faites tourner et signez la pétition « Les auteurs jeunesse en danger » !

Merci.

Vous souhaitez recevoir de manière régulière mes conseils en écriture, connaître les dates de mes cafés coup de pouce pour auteurs débutants ou encore la date de mes prochains ateliers d’écriture ? Pour cela, je vous encourage à vous inscrire à ma lettre d’infos bi-mensuelle. En bonus lors de votre inscription, vous recevrez un exemplaire de mon e-book intitulé « Votre guide d’accompagnement à l’écriture d’un livre ».

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Flash-back sur la rédaction de mon premier roman jeunesse

Flash-back sur la rédaction de mon premier roman jeunesse

Aujourd’hui, je souhaite partager avec vous la manière dont j’ai travaillé pour écrire mon premier roman jeunesse.

L’objectif n’est pas de vous donner une méthode de travail loin s’en faut, mais simplement de partager la manière dont je m’y suis prise. Ainsi, vous pourrez, je l’espère, tester certaines astuces et les reprendre à votre compte si vous le souhaitez. En effet, s’il n’y a pas de recette unique et prête à l’emploi pour écrire un livre (sinon, ce serait trop facile), il peut être utile selon moi de savoir comment d’autres auteurs s’y prennent afin de progresser, de tester et aussi de rester motivée. 

  • La phase de préparation

Pour ce projet, la phase de préparation ou plutôt de maturation a été longue. En effet, j’ai eu l’idée de ce livre jeunesse sur l’expatriation en 2009 alors que je vivais aux Etats-Unis. Au départ, il s’agissait d’un projet d’album jeunesse. J’ai décidé de lire beaucoup sur le sujet avant de me lancer et du coup, je peux dire rétrospectivement que j’ai perdu de vue l’objectif initial de mon projet. J’ai lu. Beaucoup. J’ai écrit sur le sujet. Énormément, notamment sur mon blog Expat Forever. J’ai pris des détours, écrit un autre livre (Finding Your Feet In Chicago), fait des conférences et partager mon expérience de maman expatriée. Je crois que les recherches, les lectures, l’écriture d’un autre livre en lien avec ce projet initial était une manière de le repousser. De me préparer toujours un peu plus. Je ne me sentais pas prête. Je ne m’autorisais pas écrire ce roman qui pourtant était toujours là dans mon esprit et dont j’avais une idée assez précise. 

C’est seulement en 2014 que j’ai commencé à sentir que j’étais prête, que je pouvais le faire. L’élément déclencheur a été ma participation à un atelier d’écriture jeunesse à distance. Il m’a aidé à me projeter dans un projet au long court. Mais surtout, j’y ai rencontré mon binôme, ma partenaire d’écriture, Séverine.

  • La phase de rédaction

A l’issue de cet atelier d'écriture jeunesse à distance auquel nous avions toutes les deux participées, Séverine et moi avons décidé de continuer à travailler ensemble. D’abord en reprenant certains textes écrits lors de l’atelier puis à l’automne 2014 en décidant de nous atteler chacune de notre côté (j’étais en Chine, elle en France) à un projet de roman jeunesse. Nous avions chacune nos projets d’écriture et nous avons partagé une méthode : 

  1. la mise en place d’un planning de travail, des dates limites de remise de chapitres et des RDV réguliers sur Skype pour se soutenir mutuellement ;
  2. la lecture de nos projets respectifs : je lisais ses chapitres, elle lisais les miens.
  3. la rédaction de retours honnêtes et bienveillants sur nos productions respectives.

En parrallèle, j’ai tenu un journal d’écriture spécifique à ce roman. Il était important pour moi de savoir où j’en étais émotionnellement tout au long de ce projet afin que mon personnage principal n’en ressente pas les effets. Ce journal était aussi un moyen de centraliser et de canaliser toutes mes idées qui venaient de toute part. Car comme l’a dit Erasmus, "Le désir d'écrire grandit en écrivant » et c’est ce que j’ai ressenti tout au long de ce processus créatif. 

Ce journal m’a aussi permis de me fixer des objectifs quotidiens, de recenser le nombre de mots écrits par jour, de réaliser que je pouvais écrire vite, mieux et plus chaque jour, de découvrir que je pouvais rédiger un chapitre en cinq jours ! 

Bien sûr, il y a eu des hauts et des bas. Cela n’a pas été le nirvana chaque jour d’autant que j’ai du par la force des choses faire des pauses en raison de notre départ de Chine et de toute la préparation logistique que cela impliquait. Ce journal d’écriture et le soutien indéfectible de Séverine m’ont permis de terminer le premier jet du roman dans un laps de temps raisonnable selon moi, à savoir 10 mois (avec un déménagement à l’international au milieu). 

  • La phase de relecture et de réécriture

Avant de m’attaquer à la phase de relecture  et de réécriture, j’ai laissé reposer mon manuscrit un peu moins d’un mois, ce qui a correspondu à ma phase de réinstallation en France. Je ne pouvais tout simplement pas tout faire en même temps. Cela m’a paru long et court à la fois, mais c’était une étape nécessaire pour aborder le travail de relecture de manière sereine.

Là encore, je me suis posée un deadline : je devais avoir terminé pour le 30 septembre.  Mission accomplie avec quelques jours d’avance ! Je dois bien l'avouer : j’étais très fière de moi !!

Car comme pour la phase de préparation ou de recherche, il faut aussi savoir s’arrêter de relire et de réécrire son travail. Un livre n’est jamais terminé. Un texte peut toujours être amélioré. Mais à un moment donné, l’auteur doit lâcher prise. Le manuscrit doit vivre une autre vie. Il doit être lu et apprécié par d’autres yeux. Car après tout, c’est pour les autres qu’on écrit, n’est-ce pas ?

  • Ce que je retiens de cette expérience unique 
  1. se poser des limites sur la phase de préparation et de recherches est essentiel sinon on ne passe jamais à l’action : écrire ! Et c’est bien cela l’objectif, non ?
  2. la régularité au quotidien paie : même si on écrit seulement 30 minutes ou 200 mots, c’est toujours cela de pris. On avance et on maintient un niveau de satisfaction suffisant pour continuer à aller de l’avant et c’est ça qui compte.
  3. travailler en binôme même si ce n’est pas sur le même projet  (et c’est d’ailleurs beaucoup mieux que chacun ait son projet) permet de se sentir soutenu, d’avancer et de progresser. C’est un échange gagnant pour chacun des auteurs.
  4. tenir un journal d’écriture dédié au projet rédactionnel en cours permet de garder le cap, de conserver une trace de ce que l’on fait au quotidien, comme l’anthropologue ou le sociologue et son journal de terrain. Il devient aussi très utile aussi au moment de la phase de relecture  et de réécriture afin de valider certaines idées, de les intégrer ou parfois de les supprimer, de mettre en parallèle son humeur le jour où l’on écrivait et les sentiments du personnage et donc de rééquilibrer le tout si nécessaire. 

Vous êtes en train d’écrire un livre ? Partagez dans les commentaires votre approche, vos astuces, vos trucs pour arriver à votre fin.

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Journée professionnelle autour de la littérature jeunesse

Journée professionnelle autour de la littérature jeunesse

Vendredi 9 octobre, j’ai assisté à la journée professionnelle autour de la littérature jeunesse en région, organisée par Mobilis, le pôle régional de coopération des acteurs du livre et de la lecture en Pays de la Loire.

La journée s’est déroulée autour de quatre ateliers mais je n’ai pu assister qu’à trois d’entre eux : 

  • Façonner un catalogue

L’illustratrice Lucie Vandevelde et l’éditrice Angeline Chusseau des éditions Les Minots, nous ont fait part de leur parcours et du travail collaboratif entre auteur / illustrateur / éditeur. 

Angéline Chusseau, elle-même auteur, a créé sa maison d’édition Les Minots en 2012. Elle a expliqué qu’il s’agissait d’un projet muri pendant plus de deux ans en explorant la concurrence et en rencontrant les imprimeurs afin de déterminer clairement ce qu’elle voulait faire. En parallèle, elle avait un projet éditorial (un album jeunesse) qui avait de bons retours de la part des éditeurs mais qui ne se concrétisait pas. C’est avec ce projet qu’elle a créé sa maison d’édition sur la base d’une ligne éditoriale réfléchie : elle souhaitait publier des textes poétiques, rythmés avec un imaginaire fort. Elle avait aussi énormément réfléchi aux formats de ces albums : elle souhaitait se limiter aux formats à la française, à l’italienne et à l’allemande. 

Angéline Chusseau a eu un véritable coup de coeur pour le travail de l’illustratrice Lucie Vandevelde. Elle lui a demandé de réaliser les illustrations du site internet des éditions Les Minots. Aujourd’hui, Lucie est devenue une des illustratrices phares des Minots. Angeline et Lucie ont ainsi édité et collaboré sur cinq albums jeunesse. 

Quant à leur manière de travailler, elles ont toutes les deux précisées qu’il s’agit de beaucoup d’échange et d’écoute autour de chaque projet entre l’illustrateur, l’auteur, l’éditeur et le graphiste. L’éditeur a aussi un rôle d’accompagnateur dans les moments de doute de l’illustrateur : il guide, il réoriente, il encourage. 

Puis, les deux protagonistes nous ont parlé de chacun des albums jeunesse sur lesquels elles ont travaillé ensemble. Pour en savoir plus, je vous encourage à visiter le site internet des éditions Les Minots.

  • L’art de fabriquer des ouvrages pour les petits

Christine Morault des éditions MeMo, implantées à Nantes, a expliqué à l’auditoire comment leurs livres, à mi-chemin entre albums jeunesse et livres d’art, étaient produits.

Elle a parlé des contraintes techniques, des manières différentes de travailler des auteurs-illustrateurs, des choix de papier, etc … Il en ressort que les éditions Memo sont de véritables artisans / artistes qui produisent des livres uniques, et qui parfois, comme l’a expliqué Christine Morault coûtent plus chers à fabriquer qu’ils ne rapportent. Ainsi certains livres édités qui se vendent bien servent à financer d’autres projets moins rémunérateurs, comme la collection Classiques étrangers pour tous ou la collection Les grandes rééditions. 

La particularité de cette maison d’éditions fait que certains auteurs-illustrateurs préfèrent travailler de manière exclusive avec elle. 

Certains albums  de MeMo ont circulé dans la salle et ils sont uniques dans leurs formats, leurs supports et leurs illustrations. 

  • L’édition adaptée pour la dyslexie

Muriel Romans d’Histoires à partager et Marion Berthaut de Mobidys ont présenté leurs projets respectifs en direction des lecteurs dyslexiques, trop souvent oubliés par l’édition jeunesse en général.

Muriel Romans, orthophoniste, nous a expliqué concrètement avec des visuels comment et pourquoi les jeunes dyslexiques abandonnent vite la lecture si on leur propose des livres classiques. C’est pourquoi dans le cadre de l’association Histoires à partager, une collection de livres adaptés aux besoin des dys a été créée afin de leur donner le goût de la lecture et aussi accès à la littérature. Et cela fonctionne !

Marion Berthaut a présenté son projet de livres électroniques sur tablette pour ce public cible. Une version moderne adaptée à un jeune lectorat en difficulté. L’application permet de lire des livres sur tablettes avec des « béquilles » de lecture, facilitant l’autonomie de l’enfant dans sa lecture. Ce projet cible les professionnels (othoponistes, enseignants) mais a besoin de financement. 

  • Présentation du petit dévoreur 2015

Je n’ai malheureusement pas pu assister à cet atelier car il était trop tard et j’avais un train à prendre. 

Voici néanmoins le texte de présentation de l’atelier : 

«  Les bibliothécaires, professionnels de la petite enfance et médiateurs du livre membres du comité de lecture du Petit Dévoreur réalisent chaque année une sélection d’une soixantaine de titres. Présentation d’un travail collectif original. »

Intervenants : Célia Fouquet-Choplin (BDS), Sophie Rouyer (Médiathèque et archives du Mans) et Chantal Tuffier (Médiathèque Louis-Aragon). 

Pour terminer deux remarques personnelles : 

- le public de cette journée professionnelle était exclusivement féminin.

- cet événement m’a permis de récolter des documents précieux dont entre autres le Répertoire des éditeurs en Pays de la Loire et l’Annuaire 2015 du livre jeunesse en pays de la Loire. Deux petits livrets qui je pense vont m’être extrêmement utiles à l’avenir. 

NDLR : L'image qui illustre ce billet est l'affiche utilisée par Mobilis à l'occasion de cette journée.  

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Interview d'auteur : Florence Valérie Fox pour son roman Quarantaine Blues

Interview d'auteur : Florence Valérie Fox pour son roman Quarantaine Blues

Une fois par mois, je vous propose sur le blog de Writer Forever une interview d'auteurs expatriés ayant publié un livre traitant de la vie à l'étranger, de l'expatriation ou d'un pays dans lequel ils ont vécu. Il peut s'agir de roman, de témoignages, de fragments de vie, de livre jeunesse ou d'un tout autre genre à partir du moment ou il traite de cette problématique particulière. Ces auteurs nous parlent des raisons qui les ont poussé(e)s à écrire leur ouvrage, de leur processus d'écriture, de la manière dont ils l'ont publié et de leur stratégie de promotion.

Aujourd'hui, je vous propose de rencontrer Florence Valerie Fox, l'auteur de Quarantaine Blues. Florence a travaillé dans le marketing et la communication dans plusiseurs grandes groupes du secteur de l'énergie, de l'automobile, de l'informatique, et des transmissions par satellite. Aujourd'hui, elle est un auteur primé (David Burland International Poetry Prizes 2013 et 2014) qui écrit en français et en anglais. The Balding Club and other shorts stories est paru en décembre 2013. Un recueil de poésie et un techno-thriller avec en toile de fond les accords de Kyoto vont paraître prochainement. 

Elle fut une enfant expatriée et elle a rencontré son conjoint en Allemagne. Elle vit depuis six ans à Houston, Texas, où publie des articles sur le cinéma, les séries TV et les événements culturels dans différents magazines. Florence Valérie Fox

Bonjour Florence. Pourriez-vous men dire un peu plus à propos de votre livre et explique à qui il s'adresse ? 

Quarantaine Blues s'adresse à tous ceux et celles qui vivent une crise identitaire ou existentielle ou encore à tous ceux qui traversent une période de remise en questions, voire ce qu'on appelle aussi une crise de transition de milieu de vie, qu'on appele parfois à tort "crise de la quarantaine", car cela peut intervenir avant cet âge. Cetet crise  peut concerner les choix professionnels, personnels, ou simplement un épanouissement, qui fait défaut et dont on souffre.

Quest-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ?

Je suis passée par cet état un peu étrange, la dernière année de décennie des trente ans. Je ressentais une angoisse irrationnelle à passer le cap des quarante ans, doublée d'une question lancinante : quelle est ma contribution, suis-je satisfaite de ma vie?  

Ce qui m'a poussée, c'est un sentiment d'urgence et une force irrépressible. Il fallait écrire, sans doute pour comprendre et écluser ces angoisses : quel est le sens de ma vie ? Suis-je seulement une maman, une épouse, une expat dans un pays qui ne connait rien de ma carrière professionnelle passée, qu'est-ce qui valide ma vie ? Et pourquoi ? Il était temps de m'approprier mon rêve d'être écrivain, que j'avais voulu devenir dès 14 ans. Parfois, il faut du temps pour retrouver ses rêves et accepter sa vocation. Souvent cela se produit à la faveur d'une crise ou d'un sentiment de déconnection entre ses aspirations et ce qui est notre réalité, et le décalage devient trop insupportable pour être mis de côté. Alors on plonge dedans et on prend des mesures.

Quels ont été vos processus d’écriture, de lidée à sa finalisation ? Combien de temps cela vous a-t-il pris ?

J'ai toujours écrit des textes ou des poèmes, et j'ai travaillé dans la com et le marketing, donc écrire est un processus naturel. En arrivant aux USA, j'ai décidé que c'était là une opportuité d'ouvrir un nouveau chapitre, et donc, pourquoi pas, loin de mon pays et des idées reçues, de rentrer dans ma peau d'écrivain et de voir ce qui en sortitait.

L'idée du livre est venue naturellement, en observant ma propre vie d'expat, l'adaptation à un nouveau pays. J'ai par la suite alimenté la reflexion en observant la vie d'autres expats, français ou européens, les heurts et les fêlures, les turbulences inhérentes à l'expatriation, et que je lisais sur des blogs également. J'avais certaines questions et angoisses, et d'autres avaient des difficutés d'un autre genre ou différents et j'ai fait converger tout cela dans le livre. Cet ouvrage m'a pris près de quatre ans et demi à écrire, mais j'ai produit d'autres écrits et gagné deux prix de poésie internationale au Royaume-Uni, ce que j'ai pris un peu comme la confirmation que je ne faisais pas fausse route.

Quelle(s) difficulté(s) avez-vous rencontré pendant l’écriture de ce livre ? Comment les avez-vous surmontées ?

Comme beaucoup, j'ai eu la panne de la page blanche, le fameux writer's block, j'en ai même fait un post sur mon blog. Dans mon cas, cela a duré un an, c'était à la fois douloureux et  irritant. J'ai écrit d'autres choses pendant ce temps, cela dit, notamment des poèmes et un recueil de nouvelles en anglais, mais « Quarantaine Blues » a été longtemps au point mort, je ne supportais plus les personnages, je trouvais l'histoire difficile, et n'aspirais qu'à en avoir fini avec cette crise existentielle que je retranscrivais sur la page et qui se poursuivait.

Comment avez-vous trouvé une illustrateur et un designer pour votre couverture de livre ?

J'ai utilisé mes propres compétences professionnelles et je les ai appliquées à la création assistée de la plateforme de publication que j'avais choisie. Je n'avais pas encore de contacts de designer de couvertures à l'époque.

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Comment avez-vous procédé pour publier votre livre ? 

J'ai voulu essayer l'entrepreneuriat, qui est une chose qui me passionne. J'ai fondé ma propre maison d'éditions, pour avoir toute latitude de création et rester seule maître à bord, je suis très autonome, j'apprécie que les choses se concrétisent rapidement.

J'avais déjà été publiée par une toute petite maison d'éditions, qui n'avait pas du tout fait de travail de promotion et qui n'a pas accédé à ma requête de publier en e-book à l'époque. Je voulais de toute façon tenter l'aventure de l'entreprenatiat. Je ne suis pas auto-publiée, puisque j'ai créée une maison d'éditions qui donc est l'éditeur de mes livres et qui me permet d'avoir un ISBN (chose à laquelle je tiens beaucoup), comme marque de reconnaissante du travail des écrivains. C'est une sorte de crédibilisation, même si dans l'absolu, cela n'a pas une valeur si importante : c'est aussi le public qui en a besoin comme gage de professionnalisme ou de sérieux, je suppose.

Comment assurez-vous la promotion de votre livre ? Quelle est votre stratégie de promotion ?

J'ai des plateformes de résaux sociaux, mon blog, mon réseau LinkedIn sur lequel j'ai écrit des articles sur la crise du milieu de vie en général. Le livre a aussi fait l'objet de plusieurs articles dans d'importants (en terme d'auditoire et de lectorat)  webzines d'expat et les newsletters de deux associations de français à l'étranger. J'ai aussi réalisé deux interviews sur une radio francophone à Vienne en Autriche.

Je suis dans une phase de publication d'avis de parution vers des titres presse écrite. Je planifie une stratégie de « blogtour ». J'envisage de faire une séance de signature bientôt, comme je l'avais fait pour mon premier livre, le recueil de nouvelles « The Balding Club and other short stories «  (bientôt en kindle) et je vais participer à un salon d'entrepreneurs en novembre, comme l'an dernier pour Balding Club.

Quelle est la meilleure méthode selon vous pour promouvoir un livre ? Dans votre cas, quest-ce qui fonctionne le mieux ? 

Tout d'abord, le réseau des gens proches, ensuite les réseaux sociaux, professionnels et « loisirs ». Ensuite le bouche à oreille, et puis il ne faut pas hésiter à se mettre en relation avec des groupes communautaires et intégrer des blogs de « promotion collective ».

Pour moi, c'est d'abord le fait que j'avais déjà écrit un premier ouvrage, qui avait bien marché et beaucoup plu, et ensuite les articles dont Quarantaine Blues a fait l'objet, car finalement beaucoup  de lecteurs me disent que cela leur parle ou les « interpelle » à un niveau ou à un autre. C'est gratifiant que ce soit un sujet qui touche les lecteurs ou que cela les inspire pour se mettre en action et poursuivre leur « true calling », comme plusieurs me l'ont dit. 

Que vous ont apporté la rédaction et la publication de ce livre ?

La rédaction m'a prouvé, si j'en avais besoin, que je suis écrivain, que c'est bien ma vocation. Je n'ai pas abandonné même dans les moments les plus difficiles ou les moins inspirés. Ensuite, beaucoup de personnes à qui j'en parlais, m'ont encouragée ; donc cela m'a permis de prendre de l'assurance. Cela m'a permis aussi de mettre au clair mes questionnements. J'ai pacifié des inquiétudes et  décidé d'accepter que je ne peux renoncer à écrire.

Ensuite, la publication est une consécration, une concrétisation de tout ce travail de recherche et d'ajustements, et aussi (il faut l'avouer) de volonté de perfectionnisme. C'est aussi un puissant soulagement, je peux enfin attaquer les autres projets que j'ai en tête (et en synopsis) depuis plusieurs années (commencés pour certains) et dont les sujets on alimenté la réflexion durant le writer's block.

Enfin, l'immense satisfaction de savoir que ce livre, écrit pour combattre une angoisse, sur la base de ma difficulté à accepter le passage du temps, à savoir quel est le  sens de ma vie et le passage à la quarantaine, résonne avec tant de lecteurs et leur donne le courage ou l'inspiration pour oser leurs rêves. C'est là véritablement un sentiment d'accomplissement personnel.

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaite écrire un livre ? 

Je conseillerai de trouver une historie intéressante (en parler un peu à quelques personnes de confiance pour tester si le projet est valide), de s'armer de patience, de silence, d'une stratégie pour trouver du temps pour écrire et le faire accepter par son entourage. De faire des recherches (« do your homework and your research » comme disent les anglo-saxons) pour écrire des choses justes (rien de pire que l'approximation, cela décrédibilise). Enfin, de ne pas renoncer quand le combat est ardu (avec soi-même ; avec les personnages ; avec l'histoire ; avec la page blanche qui n'en finit pas d'être blanche des jours durant ; avec le quotidien qui mange le temps ; avec les deadlines...)

Et sil sagit dune personne qui vit à l’étranger, quelles stratégies particulières doit-elle mettre en place ? 

Profiter de heures creuses (écoles ou temps libre pas encore occupé) pour écrire, trouver la discipline de réduire les sorties ou les cafés et écrire. Dans son agenda, réserver des heures à l'écriture et s'y tenir (pour faire un travail de recherche, de préparation, écrire la « backstory » des personnages, trouver leur voix unique, leur style, etc). 

Ecrire un livre, quelqu'il soit, cela ne se fait pas tout seul. Il y a des sacrifices à faire, pour dégager du temps, ne serait-ce que pour penser et structurer le sujet sur lequel on souhaite écrire.

Enfin, où peut-on se procurer votre livre ?

Quarantaine Blues est disponible sur Amazon.com et Amazon.fr, en version kindle ou papier

Merci Florence d'avoir partagé avec sincérité votre expérience d'auteur.

Si vous le souhaitez, vous pouvez suivre Florence sur sa page facebook : F.V.Fox 

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Bilan d’un an de café écriture

Bilan d’un an de café écriture

Le 17 juin a eu lieu le dernier café écriture de Shanghai de l’année avant les grandes vacances d’été. Cet événement bi-mensuel reprendra à la rentrée (sans moi) car deux des participantes ont décidé de reprendre le flambeau. Merci à elles. 

A l’occasion de cette dernière rencontre, j’ai fait le bilan de cette année d’écriture en groupe. 

Le café écriture de Shanghai 2014-2015, ce fut : 

  • beaucoup de café ;
  • cinq participantes ;
  • 13 rencontres bi-mensuelles ; 
  • 26 heures d’écriture, de discussion et de partage autour de nos textes ;
  • 27 propositions d’écriture soumises ;
  • 22 propositions d’écriture réalisées ; 
  • des copines autour d’un même centre d’intérêts ;
  • une aventure qui va continuer à Shanghai et à Nantes !

Si vous souhaitez rejoindre le café écriture de Shanghai à la rentrée, écrivez-moi et je vous mettrai en contact avec les organisatrices.

Si vous souhaitez participer aux ateliers d’écriture que je vais organiser à Nantes et à distance, écrivez-moi à l’adresse suivante : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. 

À bientôt et bonne écriture !

 

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